Terminologie

« 1. Ensemble des termes techniques d'une science ou d'un art. La terminologie chimique. Cette prétendue science n'est qu'une vaine terminologie. 2. Langue particulière que se fait chaque auteur. » (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, Paris, Hachette, 1876).

Ce site a été réalisé sous la direction de Loïc Depecker par la Société HENJI et la Société française de terminologie, grâce à l'aide de la Fondation Robert de Sorbon.

Le site termino.fr a pour vocation de mettre en valeur les mémoires de terminologie des étudiants en traduction spécialisée des universités et Écoles de traduction. Les fiches de terminologie qu'il diffuse sont des données de travail. Elles ne se proposent donc pas comme des références absolues, mais comme des aides à la compréhension. Réalisées avec cœur par les étudiants de master de traduction spécialisée, elles peuvent offrir des éclairages utiles. Il s'agit ici d'une première sélection de mémoires de terminologie des étudiants de la Sorbonne nouvelle des années 1998-2006. Nous espérons qu'au-delà des informations qu'apportent ces mémoires, cette réalisation, qui sera mise à jour dans une prochaine phase de travail, aura un effet dynamique sur les travaux de terminologie des étudiants des universités.
Loïc Depecker, professeur, directeur de recherches (sciences du langage)
Université de Paris Sorbonne
Président de la Société française de terminologie

La grammaire de Grevisse : les bases

Letizia Volpini
Maitrise LEA - 2004 / 2005 - Paris III
Enseignant responsable: Loïc DEPECKER

Remerciements

Je désire ici remercier d'abord le professeur qui m'a appris comment faire un glossaire en respectant les règles d'une terminologie très rigoureuse et comment créer un système de concepts à partir d'un ensemble de mots : Monsieur LoïcDepecker. Je voudrais dire un grand merci aussi à tous les étudiants de cette année de maîtrise avec qui j'ai souvent collaboré, discuté, et avec qui j'ai partagé doutes, angoisses, découvertes et solutions. Enfin, je désire tout spécialement remercier la personne à qui je dois non seulement la plupart de mes connaissances en grammaire, mais avant tout ma passion pour ce genre d'étude : Madame Joëlle Hausser, qui a aussi gentiment accepté d'être le valideur de ce mémoire. Inépuisable lorsqu'il s'agissait d'expliquer pour la énième fois les règles les plus complexes, elle en parlait comme si c'était le texte d'une jolie chanson et faisait de ses cours de grammaire un moment de plaisir. J'aimerais, un jour, devenir une enseignante avec la moitié de ses qualités.

Introduction générale

La grammaire peut être définie de différentes façons. Dans la Nouvelle grammaire française, les auteurs, Maurice Grevisse et André Goosse, la définissent de trois façons différentes : elle est « l'étude systématique des éléments constitutifs et du fonctionnement du langage » ; elle désigne « plus spécialement la morphologie et la syntaxe » ; elle est « l'ensemble des règles permettant de parler et d'écrire correctement (on dit aussi : grammaire normative) ». Un travail de terminologie comme celui-ci ne peut accepter des définitions concurrentes ; c'est pourquoi j'ai choisi la première, qui était présentée comme la principale. Mais il m'a parfois été difficile d'échapper à cette ambiguïté, qui est, peut-être, intrinsèque à la grammaire elle-même : la grammaire et la syntaxe peuvent être présentées comme deux études complémentaires ou bien comme étant l'une une étude plus générale (la grammaire) et l'autre une étude plus spécifique (la syntaxe). Ainsi, certains termes vont se présentent clairement comme propres à la grammaire mais aussi, plus précisément, à la syntaxe ; d'autres, comme appartenant au sous-domaine de la grammaire qu'est la morphologie. Mais tous les termes de la grammaire ne peuvent pas clairement être attribués à la syntaxe ou à la morphologie. Dans ces cas, j'ai préféré ne pas spécifier de sous-domaine, et laisser simplement la détermination du domaine général : ce n'est pas à moi de deviner ce qui n'est pas clair. Ce mémoire traite 83 unités terminologiques qui appartiennent à la grammaire, telle qu'elle est présentée dans la formulation de Maurice Grevisse, ou qui y sont étroitement : il s'agit de deux termes qui, bien que n'appartenant pas à ce domaine, y sont souvent employés, et ce tant dans les grammaires italiennes que j'ai consultées que dans celle française de Grevisse. Ces unités terminologiques ne représentent qu'une partie de tout le vocabulaire de la grammaire. J'ai essayé de proposer une image complète et systématique de la grammaire française telle qu'elle est proposée par Grevisse et Goosse, mais couvrir tout ce domaine dans les détails aurait demandé un travail beaucoup plus vaste. Ce sont des termes que nous avons vus souvent, mais que nous n'avons pas toujours compris. Ou bien, ce sont des termes que nous avons plus ou moins compris, ou au moins correctement employés, mais que nous n'aurions jamais osé définir. ARBORESCENCES 1. communication 1.1. phrase 1.1.1. mot 1.1.1.1. mot simple 1.1.1.2. mot composé 1. étude 1.1. grammaire 1.2. syntaxe 1.3. morphologie 1. grammaire 1.1. syntaxe 1.2. morphologie 1. phrase 1.1. phrase simple 1.2. phrase complexe 1.3. phrase ni simple ni complexe 1.4. sous-phrase 1.5. phrase verble 1.6. phrase non verbale 1. proposition 1.1. proposition relative 1.2. proposition conjonctive 1.2.1. proposition conjonctive essentielle 1.2.2. proposition corrélative 1.2.3. proposition conjonctive adverbiale 1. phénomène 1.1. pléonasme 1.2. ellipse 1.3. aspect du verbe 1.4. mise en relief 1.5. anacoluthe 1.6. inversion 1.7. redondance 1.8. accord 1.8.1. accord de l'adjectif 1.8.2. accord du déterminant 1.8.3. accord du verbe 1.8.4. accord du participe 1. catégorie de mot 1.1. partie du discours 1.1.1. verbe 1.1.2. nom 1.1.3. adjectif 1.1.4. déterminant 1.1.5. pronom 1.1.6. préposition 1.1.7. adverbe 1.1.8. conjonction de subordination 1.1.9. conjonction de coordination 1.1.10. introducteur 1.1.11. mot-phrase 1.2. mot grammatical 1.2.1. mot-outil 1.2.1.1. préposition 1.2.1.2. conjonction 1.2.1.3. introducteur 1.2.2. déterminant 1.2.3. pronom 1. relation 1.1. prédication 1.2. subordination 1.3. coordination 1. fonction 1.1. prédicat 1.2. sujet 1.2.1. sujet de verbe personnel 1.2.2. sujet de verbe impersonnel 1.2.2.1. sujet apparent 1.2.2.2. sujet réel 1. système de variation des formes du verbe 1.1. temps du verbe 1.2. mode du verbe 1.2.1. mode personnel 1.2.2. mode impersonnel 1. façon de rapporter des paroles (ou les pensées ou un texte écrit) de quelqu'un 1.1. style direct 1.2. style indirect 1.3. style indirect libre 1. déterminant 1.1. déterminant numéral 1.2. déterminant possessif 1.3. déterminant démonstratif 1.4. déterminant relatif 1.5. déterminant interrogatif 1.6. déterminant exclamatif 1.7. déterminant indéfini 1. pronom 1.1. pronom personnel 1.2. pronom numéral 1.3. pronom possessif 1.4. pronom démonstratif 1.5. pronom relatif 1.6. pronom interrogatif 1.7. pronom indéfini

Introduction méthodologique

La problématique de départ et les raisons qui expliquent mon corpus Tout le monde sait ce qu'est la grammaire. Certains la haïssent, beaucoup la supportent en l'étudiant à l'école ; rares sont ceux qui l'aiment et encore plus rares ceux qui la connaissent à fond et la cultivent. Je ne fais pas partie de ces derniers, mais je dois dire que je l'aime et qu'elle ne m'est plus du tout hostile depuis que j'ai découvert que c'était le meilleur moyen, pour moi qui suis italienne, de m'emparer du français. J'ai suivi, pendant longtemps, des cours de grammaire et d'orthographe conçus non pas pour les étrangers, mais pour les Français qui désirent bien maîtriser leur langue. Ce n'était plus la grammaire qui m'avait été enseignée à l'école : j'étais plus mûre, l'enseignante était très compétente et la matière me paraissait, enfin, utile. J'ai regretté alors de ne pas avoir, en italien, les mêmes connaissances que je commençais à avoir en français. J'ai alors essayé de me procurer quelques livres de grammaire italienne pour me documenter ; ces connaissances en grammaire italienne allaient se rendre d'autant plus nécessaires que, depuis quelques années, je cherche à enseigner la langue italienne. En plus de ce désir d'approfondir mes connaissances dans la grammaire du français et dans celle de l'italien, le choix de ce sujet a aussi une origine plus précise : lorsque j'ai voulu retravailler mon latin pour passer l'Agrégation d'italien, j'ai suivi des cours de latin à l'université de Strasbourg et j'ai utilisé une grammaire française du latin. J'ai alors noté qu'il y avait des termes de grammaire qui n'avaient pas du tout le même sens en italien et en français : notamment « attribut » et « attributo ». Ces deux langues se ressemblent vraiment beaucoup, et parfois l'on oublie qu'il s'agit de deux langues distinctes. Mon étonnement était aussi dû au fait que les dictionnaires bilingues n'avaient pas vu cette différence. Peut-être que dans d'autres domaines « attribut » et « attributo » sont équivalents ; mais, lorsqu'on a besoin de maîtriser avec précision ces mots en tant que termes techniques de la grammaire (comme c'est le cas quand on étudie le latin) il ne faut pas se laisser échapper qu'il y a une nette différence entre ces deux mots. Il y a aussi d'autres termes qui se ressemblent beaucoup d'une langue à l'autre, mais qui ne sont pas employés de la même façon : par exemple « phrase » et « frase ». Le mot italien est souvent employé comme terme de la grammaire pour désigner le même concept que désigne « phrase » ; mais il peut aussi être utilisé dans d'autres sens : pour désigner, dans un emploi non technique, une partie d'une phrase, quelque chose qui ressemble plus à une proposition ; d'ailleurs, souvent en italien nous employons « periodo » là où en français on emploie « phrase »: en particulier, pour faire une analyse syntaxique, pour étudier les rapports entre les propositions. Vivant en France depuis longtemps je sais, désormais, que ces mots qui se ressemblent beaucoup, ces mots qui sont parfois employés de la même façon, sont dangereux. Parfois, en revanche, les termes utilisés en France n'ont pas, en italien, une forme semblable et qui leur corresponde, et ils laissent les Italiens un peu perdus : c'est le cas de « proposition complétive ». Bien que « proposizione completiva », en italien, existe, ce n'est pas aussi employé que des termes comme « proposizione oggettiva » ou « proposizione soggettiva », qui correspondent à des types de propositions complétives. En plus, certains termes n'ont même pas d'équivalent en italien, parce que la grammaire italienne n'en a pas besoin et que normalement, pour étudier la grammaire française, en Italie on utilise la langue française - je pense à la distinction entre « sujet réel » et « sujet apparent ». J'étais donc bien motivée à faire ce glossaire sur la grammaire ; c'est pourquoi je ne me suis pas laissée effrayer quand Monsieur Depecker m'a mise en garde contre les difficultés d'ordre théorique que j'allais rencontrer si vraiment je voulais travailler sur la grammaire. Au lieu de changer de sujet, j'ai essayé de me tenir strictement au conseil qu'il m'avait alors donné : me concentrer sur un seul auteur, un seul point de vue sur le sujet ; quant à la difficulté, j'ai considéré qu'il s'agissait d'un défi. Je me suis donc limitée à la grammaire de Maurice Grevisse, d'un côté parce elle très connue et très appréciée, de l'autre parce que c'est sur une grammaire de Grevisse que j'ai étudié (Maurice Grevisse et André Goosse, Nouvelle grammaire française, De Boeck, Bruxelles, 1995). J'ai parfois consulté aussi le Bon usage, mais j'ai pu constater qu'il n'y a pas de différences significatives. Cette limitation était d'ailleurs, pour moi, une simplification : je n'allais pas devoir chercher une bibliographie très large - sauf pour l'italien, où ma bibliographie est, en faite, plus riche. Ces livres, d'ailleurs, ne m'ont pas déçue. Ce n'est pas pour rien que la grammaire de Grevisse est très appréciée : si elle décrit très bien les caractéristiques et les évolutions de la langue française, elle est aussi très systématique et offre souvent des définitions presque déjà faites. Mais cette flexibilité, ce souci de s'adapter aux idées nouvelles de la linguistique allait me donner des problèmes : parfois Grevisse propose de changer des classifications traditionnelles; dans ces cas, je ne pouvais espérer trouver un correspondant en italien. C'est le cas, par exemple, de la prise de position contre les concepts de « proposition indépendante », « proposition subordonnée » et « proposition principale » (Nouvelle grammaire française, op. cit., p. 73), qui sont tout simplement éliminés. Parfois la classification proposée par Grevisse n'a pas de correspondant à un niveau plus général, mais permet de trouver des équivalences lorsqu'on descend dans les termes plus spécifiques. Par exemple, je n'ai pas trouvé d'équivalent pour « proposition conjonctive », mais j'aurais pu facilement trouver des termes italiens pour traduire les différents types de proposition conjonctive ; malheureusement, cela aurait signifié approfondir nettement une partie de ce domaine, au profit d'une autre. Les limites du domaine J'avais, comme je l'ai expliqué, beaucoup de curiosités à satisfaire, beaucoup de points à éclaircir. J'ai essayé de limiter mon travail à une partie de la grammaire, mais cela était d'autant plus difficile que je n'arrivais pas à diviser nettement la grammaire en syntaxe et morphologie. D'ailleurs, dans ma classification en domaines et sous-domaines, j'ai parfois fini par ne pas attribuer certains termes à l'un ou l'autre sous-domaine, me limitant au domaine général. Je ne sais pas si cette difficulté est due à une incompréhension de ma part ou à la grammaire de Grevisse ou encore à la grammaire elle-même. Quoi qu'il en soit, j'ai décidé que le domaine de mon travail allait être la grammaire dans ses aspects les plus généraux, et j'ai donc dû souvent me limiter dans le choix des termes à traiter. J'ai bien réussi à couvrir quelques-uns des points problématiques qui m'avaient poussée vers ce sujet, comme la différence entre « attribut » et « attributo », mais je n'ai pu travailler sur d'autres termes, comme « proposition complétive ». Cette limitation de mon étude aux concepts les plus généraux m'a parfois créé des problèmes, parce que la correspondance était plus facile à trouver dans les termes les plus spécifiques. Les difficultés rencontrées et la démarche suivie Effectivement, comme cela m'avait été prédit, nombreuses sont les difficultés auxquelles j'ai dû faire face pour réaliser ce glossaire. Dans le cas le plus simple, je me suis basée sur les principes qui nous avaient été appris pendant le cours de terminologie. Par exemple, j'ai souvent laissé un terme français sans équivalent italien, chaque fois que je ne trouvais pas un terme adapté. Mais j'ai aussi rencontré des problèmes plus difficiles à résoudre. Parmi les termes choisis, certains ne peuvent être vraiment définis qu'au prix d'acrobaties linguistiques, en flirtant avec le risque de la circularité (voir : « sujet » et « prédicat ») ; d'autres sont définis d'une manière qui peut paraître vague (par exemple : « phrase ») ou qui ressemble à une liste (voir « verbe »). Pour des mots comme ceux que je viens d'évoquer, on préfère normalement en montrer l'usage que les définir ; on serait presque tenté de les considérer comme des concepts au-delà desquels il n'est pas possible d'expliquer. Mais la solution de Grevisse a été d'essayer de définir aussi ces termes fondamentaux ; je l'ai suivi, mais je voudrais demander au lecteur de ne pas être trop exigeant avec ces définitions, et d'apprécier d'abord ce qu'elles osent faire. Pour d'autres mots, une partie de la définition était facile, celle qui précisait, qui donnait le spécifique du terme ; mais il pouvait être très difficile de trouver le point de départ de la définition : ce que l'on appelle le « définisseur ». Voici des exemples : « mode du verbe », « temps du verbe » et « aspect du verbe » ont-ils le même définisseur initial ? L'« ellipse » et la « redondance » sont-elles des phénomènes ou des faits ? Même si le travail de Grevisse est très systématique et fait un large usage des définitions, dans les cas les plus désespérés le définisseur initial est évité (voir, par exemple, « mode du verbe »). Dans ces rares cas, j'ai essayé d'utiliser des définisseurs qui étaient employés pour d'autres termes, ou, mais dans un cas seulement, j'ai utilisé le dictionnaire Le Petit Robert. Il y eu aussi quelques problèmes encore plus sérieux. Bien que très systématique, dans deux cas la présentation de Grevisse m'a laissée avec un vide à remplir ; un concept dont on ne fait pas mention (et qui n'a donc pas de désignation) mais qui découle des relations entre d'autres concepts. J'ai décidé de ne pas laisser vides ces places. J'ai alors introduit des unités terminologiques qui sont forcément un peu maladroites (parce que ce sont des descriptions), mais qui permettent aux autres unités terminologiques d'être mieux comprises et aux système d'être cohérent. Voici de quoi il s'agit : « sujet de verbe personnel », « sujet de verbe impersonnel » et « phrase ni simple ni complexe ». Les deux premières unités terminologiques servent à expliquer les relations existantes entre « sujet », « sujet apparent » et « sujet réel », telles qu'elles sont présentées dans la formulation de Grevisse. En fait, le sujet d'un verbe personnel réuni les deux fonctions (de sujet réel et de sujet apparent) qui sont, au contraire, séparées dans le sujet d'un verbe impersonnel. Ensuite, « sujet » devenait un terme encore plus général, qui se spécifiait selon le type de verbe utilisé (personnel ou impersonnel). Le nouveau type de phrase, en revanche, a dû être introduit parce que Grevisse tient clairement à délimiter le sens de « phrase complexe » pour en exclure certains types de phrases (celles construites par coordination ou par insertion d'une phrase incidente) qui, traditionnellement, étaient considérées comme des phrases complexes. Je n'ai donc pas trahi cette Suvre, en introduisant ces unités terminologiques ; au contraire, j'ai essayé de la respecter, au prix, parfois, d'une complication de ma tâche. Les difficultés restées irrésolues Certains points restent à éclaircir : le domaine était trop vaste pour un seul mémoire. D'autres problèmes, en revanche, sont nés de ce mémoire, comme ceux dont je viens de parler. Enfin, j'aimerais donner un avis tout à fait personnel sur l'organisation de ce glossaire terminologique : nous sommes orientés, guidés vers un travail organisé de sorte à nous fournir toutes les garanties d'être clair, précis, détaillé et correspondant à l'usage des experts d'un domaine défini. Pourquoi, alors, toutes ces observations techniques, tous ces détails se limitent-ils au terme de départ? Il est vrai que le terme dans la langue de départ doit être suffisamment clair et défini ; mais parfois il correspond, dans une autre langue, à un terme qui a besoin d'être ultérieurement défini. C'était le cas, pour moi, de « phrase » : il a deux traductions possibles en italien, que j'ai données. Mais j'aurais voulu avoir un champ où pouvoir expliquer les différences entre ces deux termes, ainsi que les spécificités de leur utilisation. Néanmoins, ce travail m'a permis d'éclaircir beaucoup de points délicats ; l'application des principes de la terminologie aux formulations de Grevisse, qui étaient déjà très explicites et presque définitoires, m'a amenée à faire quelque chose que je pensais impossible : donner une définition de termes tels que « sujet » et « prédicat », « mot », et « phrase »; des termes que nous utilisons tous, mais qui échappent à une définition facile. Ciblage du mémoire Ce travail s'adresse à tous ceux qui sont curieux de trouver ce type de définitions ; il est également offert à ceux qui apprécient la grammaire de Grevisse et se demandent jusqu'où il a pu aller dans la construction systématique; il sera aussi apprécié, peut-être, par ceux qui, comme moi, ont depuis longtemps des doutes sur la traduction en italien de certains mots sur lesquels les bilingues s'expriment, mais mal.

Bibliographie

Bibliographie en langue française Maurice Grevisse et André Goosse, Nouvelle grammaire française, De Boeck, Bruxelles, 1995 Maurice Grevisse, Le bon usage : grammaire française, édition refondue par André Goosse, De Boeck, Bruxelles, 1993 Paul Robert, Le Petit Robert, dictionnaire de la langue française, texte remanié et amplifié sous la direction de Josette Rey-Debove et Alain Rey, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2000 Bibliographie en langue italienne Maurizio Dardano et Pietro Trifone, La nuova grammatica italiana, Zanichelli, Bologna, 1997 Luca Serianni, Italiano. Sintassi - Grammatica - Dubbi, L'universale. La Grande Enciclopedia Tematica, n° 28, Unione Tipografico - Editrice Torinese, Torino, 1988 ; édition spéciale : Grazanti Libri, Milano, 2004 Tullio De Mauro (sous la direction de), Dizionario italiano De Mauro, Paravia, 2000 Giacomo Devoto et Gian Carlo Oli (sous la direction de), Il dizionario della lingua italiana, Firenze, Le Monnier, 1993 Vittorio Tantucci, Urbis et orbis. Lingua. Corso di Latino per i Licei Classici, Scientifici e Istituti Magistrali, Parte teorica, Poseidonia, Bologna, 1982.

Termes

Filtrer
Terme Définition Cat. grammat. Domaine Sous-domaine
accord Phénomène qui consiste, pour un mot, à recevoir les marques de genre, de nombre et de personne d'un autre mot de la même phrase. n.m. grammaire morphologie
adjectif Partie du discours qui est apte à servir d'épithète et d'attribut; il varie en genre et en nombre (genre et nombre qu'il reçoit du nom auquel il se rapporte). n.m. grammaire
adverbe Partie du discours qui sert de complément à un verbe, à un adjectif ou à un autre adverbe; il est normalement invariable. n.m. grammaire
anacoluthe Phénomène qui consiste en une rupture de la construction syntaxique. n.f. grammaire syntaxe
apposition Nom qui a, avec un autre nom, la même relation qu'a un attribut avec son sujet, mais sans copule. n.f. grammaire
article Déterminant minimal. n.m. grammaire
aspect du verbe Phénomène qui consiste à exprimer le déroulement, la progression et l'accomplissement de l'action d'une manière donnée. n.m. grammaire
attribut Mot ou ensemble de mots qui accompagnent le verbe d'un prédicat et qui sont constitués par un nom ou adjectif ou qui ont la fonction d'un nom ou d'un adjectif. n.m. grammaire
complément Elément d'une phrase qui dépend d'un autre élément auquel il est subordonné. n.m. grammaire syntaxe
conjonction de coordination Partie du discours qui « unit des mots ou d'autres éléments de même fonction ». n.f. grammaire syntaxe
conjonction de subordination Partie du discours qui « établit un rapport de subordination entre un mot et une proposition ». n.f. grammaire syntaxe
conjuguer un verbe Action d'employer un verbe « à ses diverses formes ». v. grammaire morphologie
coordination « Relation qui unit des éléments de même fonction ». n.f. grammaire syntaxe
copule Verbe qui requiert un attribut pour constituer un prédicat. n.f. grammaire
déterminant Partie du discours qui se joint à un nom pour lui permettre de se réaliser dans une phrase. Il varie en genre et en nombre (genre et nombre qu'il reçoit du nom auquel il se rapporte). n.m. grammaire
déterminant démostratif Déterminant qui détermine le nom en indiquant le situation dans l'espace de l'être ou de la chose désignés, ou en la situant dans le tempos ou dans le contexte. n.m. grammaire
déterminant exclamatif Déterminant qui « exprime un sentiment vif (admiration, étonnement, indignation, etc.) à propos de la réalité désignée par le nom que détermine l'exclamatif ». n.m. grammaire
déterminant indéfini Déterminant qui indique soit une quantité non chiffrée soit une identification imprécise ou même un refus d'identification. n.m. grammaire
déterminant interrogatif Déterminant qui « pose une question à propos du mot qu'il détermine ». n.m. grammaire
déterminant numéral Déterminant qui « exprime d'une façon précise le nombre des êtres ou des choses désignés par le nom ». n.m. grammaire
déterminant possessif Déterminant qui « indique que les choses ou êtres désignés par le nom ont une relation avec une personne grammaticale ». n.m. grammaire
déterminant relatif Déterminant qui détermine le nom en indiquant que l'on met la proposition qui suit en relation avec ce même nom déjà exprimé ou suggéré dans la phrase. n.m. grammaire
ellipse Phénomène qui consiste en « l'absence d'un ou plusieurs mots qui seraient nécessaires pour la construction régulière de la phrase ». n.f. grammaire syntaxe
épithète Adjectif ou participe (éventuellement accompagnés de leurs éléments subordonnés) qui est subordonné au nom. n.f. grammaire
genre du nom « Propriété du nom » d'être masculin ou féminin, propriété qu'il communique, par le phénomène de l'accord, au déterminant, à l'adjectif, parfois au participe passé ainsi qu'au pronom représentant le nom. n.m. grammaire morphologie
grammaire Etude systématique des éléments constitutifs et du fonctionnement de la langue. n.f. grammaire
incidence Relation qui unit une sous-phrase à la phrase dans laquelle est insérée sans y jouer le rôle de sujet ou de complément. n.f. grammaire syntaxe
interjection Mot-phrase subjectif qui exprime comme irrésistible une sensation ou un sentiment. n.f. grammaire
introducteur Partie du discours « qui sert à introduire un mot, un syntagme ou une phrase ». n.m. grammaire
inversion Phénomène qui consiste à renverser « l'ordre habituel des mots ». n.f. grammaire syntaxe
mise en relief Phénomène qui consiste à « insister particulièrement sur un des éléments de la phrase ». n.f. grammaire
mode du verbe Système de variation des formes du verbe grâce auquel celui-ci assume différentes fonctions dans la phrase. n.m. grammaire morphologie
morphologie Etude des « variations que subissent les mots pour pouvoir jouer leur rôle dans la phrase ». n.f. grammaire
mot Suite de sons ou de lettres « qui a une fonction dans une phrase, et qui ne peut se diviser en unités plus petites répondant à la même définition ». n.m. grammaire
mot grammatical Catégorie de mot additionnelle qui regroupe les mots dont le rôle est plus grammatical que sémantique. n.m. grammaire
mot-outil Mot grammatical invariable qui sert soit « à unir des éléments » soit « à introduire un élément ». n.m. grammaire
mot-phrase Partie du discours qui consiste en un mot « apte à former une phrase à lui seul ». n.m. grammaire
« ne » explétif « Ne » qui peut être introduit pour rendre une idée de négation, mais qui ne correspond pas à une négation objective et peut toujours être omis. adv. grammaire
nom Partie du discours qui est apte à servir de sujet, de complément d'objet, d'attribut, etc., et qui est susceptible d'être accompagné d'un déterminant. Il est le porteur d'un genre, varie en nombre (parfois en genre). n.m. grammaire
nombre du nom Propriété du nom d'être soit singulier soit pluriel, propriété qu'il ne possède pas en absolu mais en correspondance des besoins de la communication. n.m. grammaire morphologie
partie du discours Catégorie de mot traditionnelle, qui les divise selon des critères morphologiques et syntaxiques. n.f. grammaire
phrase « Unité de communication linguistique » constituée par un mot ou une suite de mots. n.f. grammaire syntaxe
phrase complexe Phrase qui contient plus d'un prédicat et qui est composée par au moins une proposition. n.f. grammaire syntaxe
phrase ni simple ni complexe Phrase qui contient plus d'un prédicat et qui est composée par au moins une sous-phrase. n.f. grammaire syntaxe
phrase non verbale Phrase qui ne « contient pas de verbe conjugué ». n.f. grammaire syntaxe
phrase simple Phrase qui « ne contient qu'un seul prédicat ». n.f. grammaire syntaxe
phrase verbale Phrase qui « contient un verbe conjugué ». n.f. grammaire syntaxe
pléonasme Phénomène qui consiste à « exprimer plusieurs fois, volontairement ou non, la même information dans la phrase ». n.m. grammaire
prédicat Fonction qui consiste à dire quelque chose du sujet et qui constitue, avec celle de sujet, une phrase, une sous-phrase ou une proposition. Parmi les mots qui réalisent cette fonction il y a au moins un verbe. n.m. grammaire syntaxe
prédication « Relation qui unit un prédicat et son sujet » en constituant ainsi une phrase, une sous-phrase ou une proposition. n.f. grammaire syntaxe
préposition Partie du discours qui « établit un rapport de subordination entre des mots ou des syntagmes ». n.f. grammaire
pronom Partie du discours qui « est susceptible d'avoir les diverses fonctions du nom » ; il varie en genre et en nombre; parfois il varie en personne et d'après sa fonction. n.m. grammaire
pronom démonstratif Pronom qui désigne un être ou une chose en le/la situant dans l'espace ou qui renvoie à un terme qui précède ou qui suit dans le contexte. n.m. grammaire
pronom indéfini Pronom qui indique soit une quantité non chiffrée, soit une identification imprécise, soit un refus d'identification. n.m. grammaire
pronom interrogatif Pronom qui s'emploie « au lieu d'un nom au sujet duquel le locuteur demande une information ». n.m. grammaire
pronom numéral Pronom qui est constitué par un numéral cardinal lorsqu'il n'est pas accompagné d'un nom. n.m. grammaire
pronom personnel Pronom qui désigne « les êtres ou personnes en marquant la personne grammaticale ». n.m. grammaire
pronom possessif Pronom qui est un représentant et qui indique « que l'être ou la chose dont il s'agit » est « en rapport avec une personne grammaticale ». n.m. grammaire
pronom relatif Pronom qui sert à introduire une proposition et qui, « à la différence des conjonctions de subordination », a « une fonction dans cette proposition : celle de sujet, de complément » ou d'attribut. n.m. grammaire
propos Mot ou ensemble de mots qui, dans la phrase, suivent le thème. n.m. linguistique pragmatique
proposition Ensemble de mots faisant partie d'une phrase et comprenant un sujet et un prédicat. Elle a, dans cette phrase, soit la fonction de sujet, soit celle de complémént. n.f. grammaire syntaxe
proposition conjonctive Proposition qui commence « par une conjonction (ou une locution conjonctive) de subordination ». n.f. grammaire syntaxe
proposition conjonctive adverbiale Proposition conjonctive qui joue dans la phrase le rôle de complément non essentiel et adverbial. n.m. grammaire syntaxe
proposition conjonctive essentielle Proposition conjonctive qui remplit dans la phrase ou dans la proposition des fonctions essentielles. n.f. grammaire syntaxe
proposition corrélative Proposition conjonctive qui est comandée par un mot de la phrase ou de la proposition dont elle fait partie. n.f. grammaire syntaxe
proposition relative Proposition « qui commence par un pronom relatif » ou, « dans la langue écrite et notamment juridique, par un nom accompagné par le déterminant relatif ». n.f. grammaire syntaxe
redondance Phénomène qui consiste à exprimer plusieurs fois la même information par des termes exerçant la même fonction. n.f. grammaire
sous-phrase Phrase réunie avec d'autres par coordination ou insérée dans une autre phrase sans y être sujet ou complément. n.f. grammaire syntaxe
style direct Façon « de rapporter les paroles (ou les pensées ou un texte écrit) de quelqu'un » dans laquelle « le narrateur les rapporte [...] telles quelles, sans les modifier », en les encadrant par des guillemets ou des tirets. n.m. grammaire syntaxe
style indirect Façon « de rapporter les paroles (ou les pensées ou un texte écrit) de quelqu'un » dans laquelle le narrateur les rapporte « selon son point de vue », les fait dépendre d'un verbe et n'utilise ni de guillemets ni de tirets pour les encadrer. n.m. grammaire syntaxe
style indirect libre Façon de rapporter les paroles (ou les pensées ou un texte écrit) de quelqu'un dans laquelle le narrateur les rapporte selon son point de vue, sans les faire dépendre d'un verbe et sans utiliser ni de guillemets ni de tirets pour les encadrer. n.m. grammaire syntaxe
subordination « Relation qui unit, à l'intérieur de la phrase, des éléments qui ne sont pas de même niveau, qui ont des fonctions différentes ». n.f. grammaire syntaxe
sujet Fonction qui consiste soit à donner au prédicat ses marques de personne, de nombre et, dans certains cas, de genre, soit à désigner ce dont le prédicat dit quelque chose, soit les deux choses en même temps. n.m. grammaire syntaxe
sujet apparent Sujet de verbe impersonnel qui donne au prédicat ses marques de personne, de nombre et, dans certains cas, de genre dans una phrase dont le verbe est impersonnel. n.m. grammaire syntaxe
sujet de verbe impersonnel Sujet dans una phrase dont le verbe est impersonnel. Il donne au prédicat ses marques de personne, de nombre et, dans certains cas, de genre, ou qui désigne ce dont le prédicat dit quelque chose. n.m. grammaire syntaxe
sujet de verbe personnel Sujet dans una phrase dont le verbe est impersonnel. Il donne au prédicat ses marques de personne, de nombre et, dans certains cas, de genre, et qui désigne ce dont le prédicat dit quelque chose. n.m. grammaire syntaxe
sujet réel Sujet de verbe impersonnel qui désigne ce dont le prédicat dit quelque chose. n.m. grammaire syntaxe
syntagme Mots qui font partie d'une phrase et qui sont étroitement associés. n.m. grammaire syntaxe
syntaxe Etude des « relations entre les mots et entre les syntagmes dans la phrase ». n.f. grammaire
temps du verbe Système de variation des formes du verbe grâce auquel celui-ci « situe l'action dans la durée, soit par rapport au moment où s'exprime le locuteur, soit par rapport à un repère donné par le contexte ». n.m. grammaire morphologie
thème Mot ou ensemble de mots qui sont mis en tête dans une phrase. n.m. linguistique pragmatique
verbe Partie du discours qui est susceptible d'avoir la fonction de prédicat, mais aussi celles de l'adjectif, du nom ou de complément adverbial. Il varie en personne, en nombre, en temps, en mode, en voix et parfois en genre. n.m. grammaire syntaxe
voix du verbe Aspect du verbe qui indique « la relation existant entre le verbe d'une part, le sujet (ou le complément d'agent) et le complément d'objet direct d'autre part. » n.f. grammaire